L’ex Rouge et Or Vincent Pichette ira à Rio
Volleyballmasculin mardi le 7 juin 2016, 12:30
Pour la première fois en 24 ans, l’équipe canadienne de volleyball masculin s’est qualifiée pour les Jeux olympiques. Au cœur de cette réussite, on retrouve un ancien étudiant-athlète du Rouge et Or, Vincent Pichette, qui joue le rôle d’entraîneur adjoint avec la formation unifoliée.
« C’est un projet de vie qui se réalise », affirme celui qui assiste l’entraîneur-chef Glenn Hoag dans ses fonctions depuis sept ans, et qui était déjà de retour en gymnase une journée après le retour de Tokyo.
Afin de mériter son billet pour Rio, le Canada devait passer par le Tournoi de qualification olympique mondial. Il s’est adjugé la dernière place en jeu grâce à un gain à son dernier match dimanche contre la Chine, qui coïncidait avec une victoire de la Pologne, première du tournoi et déjà qualifiée, contre l’Australie.
Lors de ce tournoi à la ronde, huit équipes disputaient un total de 28 matchs et chaque formation jouait sept parties en autant de jours. La première équipe asiatique et les trois premières équipes au général, soit quatre au total, se qualifiaient pour les Jeux olympiques Rio 2016.
« C’est un processus extrêmement difficile, tellement que plusieurs disent qu’il est peut-être plus difficile de se qualifier pour les Jeux que d’y jouer », explique Vincent Pichette, qui de 1992 à 1996 a joué comme attaquant-réceptionneur avec le Rouge et Or.
« C’est aussi un soulagement, après la déception en janvier contre les Cubains », avance le diplômé en administration des affaires de l’Université Laval. Au début 2016, le Canada avait une chance en or d’assurer sa place à Rio, mais a échoué contre Cuba, une formation ayant pourtant un classement mondial inférieur.
« Nous avons alors fait appel à Kyle Paquette, spécialiste en préparation mentale qui a travaillé avec les deux équipes de curling canadiennes qui ont gagné l’or aux Jeux olympiques en 2014. Un processus qui a permis aux gars d’être encore plus focus, qui leur a donné des outils simples pour reconnaître les pièges, et se concentrer sur la simplicité de la prochaine action à exécuter sur le terrain. »
La dernière fois que les volleyeurs canadiens avaient pris part aux JO en 1992, on retrouvait au sein de l’équipe un certain Gino Brousseau. Vincent Pichette ne tarit pas d’éloges envers son ancien coéquipier et actuel entraîneur adjoint de l’équipe masculine de volleyball Rouge et Or. « Gino, c’est comme le Guy Lafleur du volleyball, les gens ne réalisent pas tout ce qu’il a fait pour le sport! »
Lorsqu’il a accédé au poste d’adjoint à la sélection nationale, Pichette a d’ailleurs demandé à Brousseau ce que ça prenait pour aller aux Jeux olympiques. « Gino m’a dit, c’est extrêmement tough. 150 fédérations rêvent d’y aller, seulement 12 sont choisies. Il faut que tu sois tough. Tu dois être intelligent, organisé, et il faut que tu gardes tes joueurs en santé. »
Un séjour marquant à l’Université Laval
Dans un sport où des géants de 6’9’’ comme l’étoile canadienne Gavin Schmitt dominent, Pichette a toujours dû trimer plus fort que les autres, du haut de ses six pieds. Son passage à l’Université Laval lui sert encore beaucoup aujourd’hui. « Pour me démarquer des autres, il fallait que je développe une meilleure lecture du jeu, que je joue avec plus d’intelligence, plus de toughness. C’est un peu la même chose aujourd’hui comme entraîneur. Comme nous n’avons pas de ligue professionnelle de volleyball au Canada, on a un bassin de joueurs moins important. On a donc moins d’outils et on doit faire plus avec moins. Mais j’ai gagné à Québec, avec Limoilou et Laval, cinq finales sur sept. Trois médailles nationales avec le Rouge et Or dont celle de champions en 1994. Ces outils et connaissances que j’y ai développés en côtoyant des gars comme Gino Brousseau et Pascal Clément m’ont servi comme entraîneur ces quelque 20 dernières années! »
Et Rio maintenant?
L’objectif de la troupe canadienne a toujours été de se qualifier pour les Jeux olympiques. Maintenant que le billet pour Rio est réservé, à quoi s’attendre? « C’est certain qu’on veut une médaille, c’est le but ultime. Mais c’est un processus et on ne saute pas d’étape. On a un plan en tête, et on commence déjà à le mettre en place pour être prêt une fois rendu à Rio », affirme-t-il.
De retour au pays depuis lundi soir, la formation canadienne repartira sous peu en République tchèque pour jouer dans la Ligue mondiale. La compétition de volleyball aux Jeux olympiques de Rio se déroulera du 6 au 21 août.