L’appel de la France a séduit l’ex Rouge et Or Vincent Pichette
Volleyballmasculin mardi le 27 juin 2017, 16:57
Adjoint à l’entraîneur-chef de l’équipe nationale de volleyball masculin Glenn Hoag pendant huit ans, Vincent Pichette avait déjà décidé avant le départ de ce dernier au terme des Jeux olympiques de Rio qu’il quitterait ses fonctions. À peine trois semaines après avoir quitté Volleyball Canada, l’ex-athlète du Rouge et Or a traversé l’océan Atlantique pour dorénavant agir comme adjoint avec l’équipe nationale de France.
Vincent Pichette épaule l’instructeur-chef Laurent Tillie, une ancienne gloire du volleyball international, depuis son arrivée le 15 mai. Les deux hommes se connaissaient déjà depuis quelques années. Pichette, dans son rôle d’entraîneur à temps plein du centre national d’entraînement de volleyball masculin à Gatineau, a voyagé avec l’équipe à plusieurs reprises à Montpellier pour des affrontements contre des formations professionnelles et semi-professionnelles françaises.
« Laurent m’a appelé au début du mois d’avril. Un membre de son personnel quittait, et il a jaugé mon intérêt. J’ai pris deux jours pour y penser. Le défi était intéressant! », lance Pichette, qui cumule grosso modo les mêmes fonctions qu’il avait au sein de l’équipe nationale canadienne.
Le rythme effréné que le Gatinois d’origine maintient depuis huit ans ne s’est donc pas essoufflé, loin de là. « La compétition est très dense en France. Notre équipe dispute une quinzaine de matchs de plus que le Canada cet été », donne-t-il à titre d’exemple. « C’est carrément coupe-gorge. On dispute six tournois et le gagnant de chaque compétition se qualifie pour le Championnat du monde 2018. » Mission réussie pour les Français, qui ont battu l’Allemagne en finale du tournoi de Lyon à la fin mai.
La Ligue mondiale fait aussi partie du calendrier estival. La France s’est récemment qualifiée pour la phase finale qui débutera mardi prochain à Curitiba, au Brésil. Les Bleus l’ont fait avec panache, battant les États-Unis pour signer une sixième victoire en autant de rencontres le 11 juin dernier. Auteure de la meilleure fiche de la Ligue mondiale (8-1), l’équipe de France croisera de nouveau le fer avec les Américains le 4 juillet, puis la Serbie deux jours plus tard. Suivra en août la préparation en vue de l’Euro, où la France voudra défendre son titre acquis en 2015. « Pour les athlètes, tout ça survient alors que la saison avec leurs clubs professionnels vient juste de se terminer. On parle de plus de 90 matchs par année. Peu de sports professionnels font ça! », explique Vincent Pichette.
Jouer contre le Canada
La Ligue mondiale lui a déjà permis de renouer avec son ancien employeur. La France a battu le Canada 3-0 le 17 juin dernier. « C’est bizarre », admet Pichette. « Tu y penses pendant l’hymne national. La majorité des athlètes, je les connais très bien, on a vécu de belles choses ensemble. »
Pour le reste, Vincent Pichette ne se sent pas trop dépaysé. La couverture médiatique est toutefois beaucoup plus importante, des textes de volleyball étant notamment régulièrement publié dans le journal L’Équipe, en plus de la couverture télé de sa chaîne L’Équipe 21. « Il faut s’habituer aux caméras dans les autobus et les salles de réunion! » Conséquence de tout ça, il n’est pas rare que les athlètes se fassent aborder par des fans qui les attendent à leur arrivée à l’hôtel. « On joue devant des salles de 7 500 personnes pleines, l’ambiance est incroyable! »
Le talent des jeunes Français impressionne Vincent Pichette. « C’est un peu comme le développement du hockey au Canada. Les jeunes arrivent à 16, 17, 18 ans avec tellement d’habiletés qui font en sorte qu’en situation de match, ils ont déjà un paquet de solutions. »
Vincent Pichette a évidemment vécu le cycle olympique de Rio, qui a vu le Canada se qualifier pour la première fois en 24 ans. Il trace plusieurs similitudes avec le parcours de la France jusqu’à ces jeux. « Les deux programmes ont dû affronter plusieurs embûches dans les quatre années précédant le tournoi olympique. Le Canada et la France sont arrivés à Rio à maturité, après une belle progression. » Si l’on peut penser que les exploits du Canada, qui a terminé au cinquième rang lors des JO, a aidé le volleyball au pays, nul doute que la désignation potentielle de Paris comme ville hôtesse des Jeux olympiques de 2024 aurait un impact considérable. « Ce serait un autre tremplin exceptionnel à l’engouement du volleyball en France » croît l’homme de 44 ans, qui n’a visiblement pas fini de vivre au rythme du sport qui a occupé la majeure partie de sa vie.