Après cinq ans avec le Rouge et Or Vicho veut finir en beauté
Volleyballmasculin mardi le 12 mars 2019, 13:46
Cinq fois joueur par excellence de la ligue. Quatre titres du RSEQ. Trois fois nommé sur la première équipe d’étoiles canadienne – potentiellement une quatrième jeudi. Un trophée Tantramar viendrait clore à merveille cinq extraordinaires années passées à Québec pour le Chilien Vicente Parraguirre.
« Je suis un peu nerveux, mais surtout content. C’est la meilleure façon de finir mon parcours ici. On a eu tellement de fun cette année, on a bien joué. Je suis très heureux et fier de l’équipe qu’on a pour affronter ce défi », lance d’entrée de jeu Vicho, à l’aube du duel de quart de finale que le Rouge et Or livrera aux Gaels de Queen’s vendredi soir au PEPS, dans le cadre du Championnat de volleyball masculin U SPORTS présenté par l’Hôtel Universel Québec.
Il l’admet : la défaite de l’an passé aux mains des Carabins en finale québécoise fut un choc pour tout le monde. Mais en même temps – comme c’est souvent le cas – elle a servi de leçon pour la suite des choses. « On a compris ce qu’on devait faire. Ça nous a amené à un autre niveau », convient celui qui, avec ces coéquipiers, a balayé les Bleus le weekend dernier pour reprendre la bannière du RSEQ et conclure une saison parfaite de 20-0 au sein de la nouvelle conférence Québec-Maritimes.
Que devra faire le Rouge et Or maintenant pour transposer ce succès au tournoi national? « On s’est posé la question en début d’année, à savoir ce qui allait faire de nous une équipe différente des autres. On est une équipe de travailleurs, une équipe tannante à jouer. On ne bloque pas beaucoup de ballons, parce qu’on n’est pas grands, mais on relève beaucoup de ballons en défensive. C’est tannant au volleyball quand tu dois attaquer deux ou trois fois pour faire le point. C’est la clé du succès : garder cette identité qu’on a depuis le début de l’année », dit Parraguirre.
Les statistiques donnent raison à Vicho : le Rouge et Or figure parmi les meneurs au pays pour le nombre de ballons relevés par manche cette saison, avec 10,33 en moyenne. Parmi les équipes participantes au championnat national, seuls les Carabins ont mieux fait en 2018-2019 (10,58).
Les Lavallois ont par ailleurs accueilli beaucoup de grosses pointures du volleyball canadien au PEPS cette année, en vue de se préparer pour les nationaux. Brandon, McMaster, Thompson Rivers, Winnipeg ont tous foulé le parquet de l’Amphithéâtre Desjardins-UL. Deux objectifs, selon Vicente : savoir qu’on est en mesure de rivaliser avec ces équipes ou à tout le moins, comprendre ce que ça prend pour atteindre ce niveau. Mais surtout, être bien à la maison. « On voulait être confortables dans notre environnement, en sachant que c’est ici que la saison se terminerait. »
Contrairement à ces matchs hors-concours, il n’y aura que très peu de sièges vides, ce weekend, lors des matchs des Lavallois. « On ne peut pas se préparer à ça. On va être surpris pendant le réchauffement, mais le stress va vite se dissiper. Je pense qu’on va davantage profiter de l’expérience, puisqu’on ne sait pas quand elle se reproduira », dit Vicho, qui a joué devant 4000 personnes au Chili il y a deux ans lors des championnats panaméricains.
Une expérience positive au Canada
Il reste ainsi un maximum de trois matchs en rouge et or pour celui que Pascal Clément a qualifié récemment de « plus grand Chilien-Québécois de l’histoire du programme ». Ce dernier retiendra en premier lieu la proximité avec ses coéquipiers et avec les entraîneurs. « On est ensemble à tous les jours. Soit qu’on étudie, soit qu’on pratique, sinon on trouve le moyen de faire d’autres activités ensemble. Comme si on ne se voyait pas assez souvent! Cette chimie, tu ne la retrouves nulle part ailleurs. C’est ce qui va me manquer le plus », assure Vicente.
Il faut dire que les partisans lavallois ont été choyés de le voir à l’œuvre durant cinq ans. Après chaque année, Vicho avoue avoir renouvelé sa décision. « Après ma première année, qui en était une d’adaptation, j’ai voulu rester pour une autre saison afin de poursuivre l’expérience. La grosse décision est venue après ma deuxième année, alors que je m’embarquais dans mes cours d’administration après ceux de français. Est-ce que je voulais vraiment m’embarquer? J’ai eu des offres professionnelles, mais j’ai décidé de rester », dit-il.
Puis, un autre défi est arrivé à la suite de sa troisième saison, soit celui de voir beaucoup de ses coéquipiers partir, eux qui avaient complété leur parcours universitaire. « Plusieurs recrues arrivaient, mais ça me tentait encore. Je voulais me donner une autre chance. Ça a été la meilleure décision. »
« Ici, tout le monde croyait que j’allais revenir à chaque année, c’était acquis, mais je me suis beaucoup questionné! », raconte-t-il pour la première fois, lui qui assure, à titre de capitaine, qu’il n’aurait pas pu développer cette expérience de leadership en équipe nationale ou chez les professionnels.
Vicho terminera son baccalauréat en administration à la fin avril. Puis, il retournera au Chili, où l’attendent plusieurs compétitions importantes au cours de l’été : le championnat sud-américain, les Jeux panaméricains, les qualifications pour la Challenger Cup. Une carrière professionnelle en volleyball attend immanquablement l’attaquant, en Europe, en Argentine ou ailleurs. Même s’il dit avoir eu des discussions, son choix ne s’est pas encore arrêté.
« Je vais d’abord laisser passer cette charge émotionnelle de quitter le Canada. Une décision viendra plus tard », termine-t-il, avec le grand sourire qui le caractérise.