À peine rentrée du Montana, Anne-Marie Comeau s’est dit satisfaite de ses performances récentes, elle qui a toujours de la difficulté à réaliser ce qui pourrait l’attendre au cours des prochains jours.

La sensation du Rouge et Or, qui a pris part aux essais olympiques canadiens « pour le plaisir de skier » il y a deux semaines au Mont-Sainte-Anne, se retrouve aujourd’hui dans la mire de Ski de fond Canada pour une participation aux Jeux olympiques de PyeongChang, qui débutent le 9 février en Corée du Sud.

« Je ne pense pas que j’ai encore absorbé tout ce qui s’est passé dans les deux dernières semaines! », lance celle qui attend l’annonce officielle de l’équipe canadienne par la fédération nationale, prévue le 29 janvier.

Après près de deux ans à l’écart de la compétition, l’étudiante en administration a causé la surprise en remportant la médaille d’argent du skiathlon de 15 kilomètres lors des essais canadiens. Deux jours plus tard, l’athlète de Saint-Ferréol-les-Neiges prenait le troisième rang du 10 km classique.

Ces résultats auraient en théorie été suffisants pour envoyer la fondeuse en Corée du Sud. Mais pour que Comeau prenne part aux JO, elle devait toutefois se conformer aux critères de la Fédération internationale de ski (FIS), qui exigeait qu’elle prenne part à deux autres compétitions sanctionnées et ce, avant le 21 janvier, en plus de suffisamment bien performer pour atteindre les standards de points requis par la Fédération.

L’étudiante-athlète du Rouge et Or a rempli ces critères à ses deux premières tentatives. D’abord, en terminant deuxième d’une compétition dans le Vermont. Puis, à peine quatre jours plus tard et à plus de 3200 kilomètres vers l’ouest, Comeau prenait la 16e place d’un 5 km classique à West Yellowstone, dans le Montana. Le total de ses points FIS était suffisant, et la fondeuse pouvait aspirer à une place sur l’équipe canadienne.

« Je n’étais pas très contente de ma course à West Yellowstone, mais quand j’ai su le pointage associé, ça m’a soulagé. J’avais fait ma part; il fallait seulement que j’attende de voir si c’était suffisant », a indiqué Comeau, qui a également mis une croix sur une autre course de 15 km prévue vendredi dernier afin de récupérer et de soigner un rhume.

D’ailleurs, qualifiée pour les Championnats du monde des moins de 23 ans, la fondeuse a choisi de ne pas se rendre en Suisse. « Il aurait fallu que je parte dès lundi dernier, soit au lendemain de mon retour du Montana. C’était trop serré. J’ai plutôt choisi de rentrer à la maison pour me reposer et me préparer à une éventuelle sélection olympique. »

En attendant la confirmation de son billet pour la Corée, Anne-Marie Comeau poursuit son entraînement. « Je vais bien manger, bien dormir, et aller à l’Université! », a dit celle qui est inscrite à quatre cours cet hiver.

Parcours digne d’un film
D’abord censée mettre une croix sur le ski de fond pour se consacrer entièrement à sa carrière de coureuse, Comeau a plutôt décidé cet automne de poursuivre sa passion hivernale en joignant le Club de ski de fond Rouge et Or. En cross-country, elle a aidé le R et O à remporter la bannière québécoise, elle qui a été sacrée recrue de l’année du RSEQ.

« J’étais en forme (pour les essais), parce que je me suis entraînée fort tout l’automne, mais pas spécifiquement pour le ski. J’ai fait une dizaine de sorties en ski à roulettes l’été dernier, et j’ai fait une seule compétition dans les deux dernières années, soit en décembre passé dans l’Ouest canadien », a lancé celle qui a été contrainte à une pause de ski en raison d’une vilaine blessure à l’épaule.